A propos de Pascal Renouard de Vallière
Discours de Madame la Ministre Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Excellences, Mesdames et Messieurs, Chers amis, Cher Pascal Renouard de Vallière,
« Tous les hommes rêvent mais pas de la même façon. Ceux qui rêvent de nuit, dans les replis poussiéreux de leur esprit, s’éveillent le jour et découvrent que leur rêve n’était que vanité. Mais ceux qui rêvent de jour sont susceptibles, les yeux ouverts, de pouvoir le réaliser. C’est ce que je fis. »
Ces mots, nous les devons à Thomas Edward Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie. Et en vérité, cher Pascal Renouard de Vallière, ils auraient pu être écrits pour vous.
En effet, vous êtes de ceux qui vivent leurs rêves les yeux grands ouverts et qui ont le don de leur faire prendre forme. Sachant saisir les opportunités que la vie vous offrait, au gré des rencontres, vous vous êtes embarqué pour des aventures que beaucoup auraient jugées beaucoup trop ambitieuses pour être entreprises. Pas vous.
Car votre nature, c’est de voir les choses en grand – et votre mètre 98 y est peut-être pour quelque chose! Mais c’est ainsi : ce qui vous porte, ce qui vous attire, ce sont les grands projets, les idées d’exception, celles qui deviennent lumineuses parce qu’elles ont la force et la puissance des rêves. Mais pour les réaliser, il faut avoir une qualité bien particulière : il faut avoir la force d’y croire. Il faut aimer assez ses rêves pour avoir le courage, l’énergie, l’ambition de les réaliser. Et puis aussi ce grain de folie, ce grain de génie qui change tout. Celui qui fait que, pour vous, tout devient possible. Celui qui fait que, pour vous, rien n’est trop grand lorsqu’il s’agit du rayonnement de la France et de son Université à l’étranger.
Vous avez un don: celui d’émerveiller les autres, par ce que vous faites, bien sûr, mais également par ce que vous êtes. Aussi, à parcours extraordinaire, hommage extraordinaire : laissez-moi vous conter les mille et une vies de Pascal Renouard de Vallière.
Il était une fois un jeune homme qui rêvait d’aventures. Bercé dès votre enfance par les voix d’Oum Kalsoum et Abdel Halim Hafez, l’Orient vous fascinait. Et pourtant, vous étiez loin de vous douter que vous alliez vous faire votre place sous le soleil… du désert d’Arabie !
Comme toutes les histoires dignes d’être contées, la vôtre commence par une rencontre placée sous le signe du hasard, une rencontre qui va tout changer. Vous avez alors 15 ans. Et comme tout adolescent qui se respecte, en ces années où triomphent « les radios pirates », vous rêvez de devenir disc-jockey.
Mais vous n’êtes pas tout à fait comme les autres jeunes de votre génération : votre naturel vous pousse déjà à être entreprenant. Vous ne vous contentez pas de rêver d’être disc-jockey : pour vous faire connaître, vous vendez des « compils » de votre cru à vos amis et vous essayez même de monter, à la force du poignet, un circuit de distribution improvisé. Les années passent et un jour, donc, vous vendez une de vos productions « maison » au prince sultan, le neveu du roi Fahad. Voilà donc la rencontre qui devait sceller votre destinée : parti de Belleville pour conquérir les ondes FM, vous êtes remarqué par la famille royale saoudienne. Et en effet, comment ne pas remarquer un jeune homme de
18 ans que rien ou presque ne semble pouvoir arrêter, parce qu’il a un don, celui de trouver une solution à tout problème, petit ou grand.
Séduite par votre personnalité et par votre énergie, la famille ne tarde pas à vous confier ses affaires. Ils ont trouvé l’âme d’un bon génie, et vous déployez tout votre savoir-faire pour exaucer leurs souhaits.
À 19 ans à peine, ils vous proposent de partir avec eux. Vos proches vous conseillent de ne pas y aller. Mais l’aventure vous appelle, et vous embarquez pour l’Arabie Saoudite. Ce faisant, vous réalisez un de vos rêves d’enfant. Vous tombez amoureux du pays, de ses dunes mystérieuses, de sa culture, de sa langue, de la générosité et du sens de l’hospitalité de ses habitants.
Vous décidez alors d’apprendre l’arabe. Le prince vous fait donc prendre des cours intensifs… en plein désert. Pendant trois mois vous vivez dans une mazraa – une ferme, donc – au milieu de familles de bédouins, qui ne parlent ni le français ni l’anglais. Méthode radicale, certes, mais qui produit son effet : vous voilà prêt à chausser vos bottes de sept lieues pour partir à la conquête de la péninsule arabe. À 22 ans, en 1983, vous ouvrez votre bureau à Riyad à la demande de la famille royale. Les princes saoudiens vous ont formé, vous avez tout appris d’eux. Vous vous plaisez à dire que c’était « une école dure, mais une école vraie ». D’autres personnes vous ont guidé, comme le regretté diplomate Paul Guidi (prononcer comme « guide »), le docteur Al Couli dont les conseils précieux vous ont permis de tenir le cap à vos débuts, et qui sont restés à vos côtés pour vous épauler tout au long de votre parcours. Dès l’ouverture de votre bureau à Riyad, vous mettez
tout en oeuvre pour faire fructifier les relations entre l’Arabie saoudite et la France. En 1990, vous fondez l’association des relations franco-saoudiennes et ouvrez une antenne de votre cabinet dans la capitale française.
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